TENSIONS FRONTALIÈRES ENTRE LA CHINE ET L'INDE DANS L'HIMALAYA

Les armées des deux puissances nucléaires d’Asie se font face au Ladakh, s’accusant mutuellement de ne pas respecter le statu quo frontalier établi en 1962.


Les litiges frontaliers ressurgissent entre l’Inde et la Chine, trois ans après le face-à-face de deux mois et demi auquel s’étaient prêtés les deux géants d’Asie sur le plateau de Doklam, dans la région du Sikkim, qui fait jonction avec le Bhoutan. Mercredi 27 mai, au lendemain d’une réunion de crise autour du premier ministre indien, Narendra Modi, 5 000 soldats ont pris la route du Ladakh, dans l’Himalaya, pour renforcer les effectifs militaires indiens déjà postés le long de la Ligne de contrôle effectif (Line of Actual Control, LAC).

Cette frontière opère une démarcation de 3 488 kilomètres de part et d’autre du Népal, depuis la guerre éclair que s’étaient livrées les deux puissances nucléaires en 1962, à l’issue de laquelle Pékin s’était arrogé des territoires jusqu’alors situés en Inde. L’Armée populaire de libération aurait envoyé, ces derniers jours, des renforts équivalents.

Tout est prêt pour une énième confrontation, dans la zone qui sépare les cols de Karakoram (5 540 mètres d’altitude), au nord, et de Shipki La (3 930 mètres), au sud. Avec, entre les deux, la vallée de la rivière Galwan et le célèbre lac de Pangong Tso, bien connu des randonneurs en quête de paysages lunaires.

Mercredi, le président américain, Donald Trump, a proposé sa médiation, alors que Pékin venait de faire savoir que la situation était « globalement stable et sous contrôle ». Delhi, pour sa part, prévient que « la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Inde seront défendues, tout en faisant en même temps tous les efforts diplomatiques nécessaires ».

Accusation d’incursions illégales
Cette nouvelle poussée de fièvre a démarré le 5 mai, peu après la fonte des neiges, lorsque militaires indiens et chinois se sont soudain affrontés sur les rives du Pangong Tso. Des dizaines de soldats auraient été blessés des deux côtés, selon l’agence Bloomberg. Les 22 et 23 mai, les représentants des deux armées ont tenté de trouver un terrain d’entente pour faire baisser la tension, sans succès.



        

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