Devant son petit étal de légumes, l’homme d’une quarantaine d’années se désespère. Pour monter son affaire, il a dû emprunter à des requins. Mais je ne gagne plus assez d’argent, car il n’y a plus de clients ». Comme des millions de vendeurs de rue ou de travailleurs journaliers, il s’apprête à prendre la route, pour rejoindre sa famille à la campagne, dans l’État voisin du Tamil Nadu. Soit au moins 350 km à pied, s’il peut passer la frontière… Là-bas au moins, je pourrai manger.
L’Inde dispose de stocks
Bangalore est une des villes les plus prospères du pays. Pourtant comme partout en Inde, la faim que l’on croyait disparue menace de faire son retour. Ce n’est pas tant que le pays manque de denrées, explique Anjani Kumar, chercheur à l’Institut international de politiques alimentaires, à New Delhi : L’Inde dispose de stocks pour deux semaines et les récoltes sont prêtes dans les régions agricoles du Pendjab ou du Madhya Pradesh.
Mais l’arrêt des trains et bus, la fermeture des frontières entre États et le confinement général, annoncé sans préavis à 1,3 milliard d’Indiens, le 24 mars, ont fait voler en éclat les chaînes d’approvisionnement. Les magasins ferment, le transport routier s’immobilise… D’où une situation paradoxale : Les fermiers n’arrivent plus à écouler leur production alors qu’en ville les prix des légumes explosent.
Mourir de faim ou du virus ?
Cette hausse des prix est d’autant plus terrible que les revenus de centaines de millions de travailleurs journaliers se sont effondrés. Ils n’ont tout simplement plus de travail à cause du confinement. La phrase revient sur toutes les lèvres : Nous mourrons de faim plutôt que du virus.
Pour éviter la tragédie, c’est la mobilisation générale. Le gouvernement de Narendra Modi a annoncé un plan équivalent à 20 milliards d’euros pour les plus pauvres. À Bangalore, particuliers, associations et restaurants offrent des repas. À New Delhi, le n° 1 de la ville-État promet un toit et de la nourriture pour 400 000 travailleurs, brutalement sans emploi.
Le gouvernement responsable ?
Dans les campagnes, certains aident les migrants pris au piège des frontières fermées, comme Shashi Sonawane, dans le district de Dhule. Grâce à des collectes et en lien avec l’administration locale, nous distribuons des repas aux travailleurs de Bombay qui tentent de regagner leur État.
La police distribue de la nourriture aux plus pauvres.
Après plusieurs pétitions, la Cour suprême a ordonné mardi la fourniture de nourriture et d’eau potable aux plus pauvres et de les traiter avec humanité ». La plus haute institution du pays pointe la responsabilité des médias et des fake news, accusés de favoriser la panique.
Une ruse pour Dushyant Dave, président de l’association des avocats à la Cour suprême. Pour lui, le gouvernement est responsable. Cela fait des mois que l’on connaît la dangerosité du virus. Il aurait donc fallu fournir des rations de riz et de lentilles aux plus pauvres avant de leur annoncer un confinement de 21 jours, seulement quatre heures à l’avance ! S’il ne dure que 21 jours…
L’Inde dispose de stocks
Bangalore est une des villes les plus prospères du pays. Pourtant comme partout en Inde, la faim que l’on croyait disparue menace de faire son retour. Ce n’est pas tant que le pays manque de denrées, explique Anjani Kumar, chercheur à l’Institut international de politiques alimentaires, à New Delhi : L’Inde dispose de stocks pour deux semaines et les récoltes sont prêtes dans les régions agricoles du Pendjab ou du Madhya Pradesh.
Mais l’arrêt des trains et bus, la fermeture des frontières entre États et le confinement général, annoncé sans préavis à 1,3 milliard d’Indiens, le 24 mars, ont fait voler en éclat les chaînes d’approvisionnement. Les magasins ferment, le transport routier s’immobilise… D’où une situation paradoxale : Les fermiers n’arrivent plus à écouler leur production alors qu’en ville les prix des légumes explosent.
Mourir de faim ou du virus ?
Cette hausse des prix est d’autant plus terrible que les revenus de centaines de millions de travailleurs journaliers se sont effondrés. Ils n’ont tout simplement plus de travail à cause du confinement. La phrase revient sur toutes les lèvres : Nous mourrons de faim plutôt que du virus.
Pour éviter la tragédie, c’est la mobilisation générale. Le gouvernement de Narendra Modi a annoncé un plan équivalent à 20 milliards d’euros pour les plus pauvres. À Bangalore, particuliers, associations et restaurants offrent des repas. À New Delhi, le n° 1 de la ville-État promet un toit et de la nourriture pour 400 000 travailleurs, brutalement sans emploi.
Le gouvernement responsable ?
Dans les campagnes, certains aident les migrants pris au piège des frontières fermées, comme Shashi Sonawane, dans le district de Dhule. Grâce à des collectes et en lien avec l’administration locale, nous distribuons des repas aux travailleurs de Bombay qui tentent de regagner leur État.
La police distribue de la nourriture aux plus pauvres.
Après plusieurs pétitions, la Cour suprême a ordonné mardi la fourniture de nourriture et d’eau potable aux plus pauvres et de les traiter avec humanité ». La plus haute institution du pays pointe la responsabilité des médias et des fake news, accusés de favoriser la panique.
Une ruse pour Dushyant Dave, président de l’association des avocats à la Cour suprême. Pour lui, le gouvernement est responsable. Cela fait des mois que l’on connaît la dangerosité du virus. Il aurait donc fallu fournir des rations de riz et de lentilles aux plus pauvres avant de leur annoncer un confinement de 21 jours, seulement quatre heures à l’avance ! S’il ne dure que 21 jours…