PSA s'implante en Inde : le nouvel eldorado de la voiture française ?

L'Inde, nouvel eldorado de la voiture française ? Après l’offensive de Renault, qui a conçu spécialement pour le marché indien un modèle simplifié et bon marché, la Kwid, devenue une des dix voitures les plus vendues sur le marché local avec plus de 100.000 exemplaires écoulés par an, c’est au tour de PSA de planter son drapeau sur la péninsule, ou plutôt de replanter : le constructeur avait déjà tenté de séduire les Indiens il y a 20 ans, sans succès. Mais PSA, toujours en équilibre fragile en Europe, même s’il a retrouvé une forte rentabilité, peut-il bouder un marché appelé à exploser ?


Il s’est vendu environ 3 millions de voitures neuves en Inde cette année, et les experts parient sur 8 à 10 millions de ventes annuelles d’ici 2025, soit trois à quatre fois le marché français... de quoi faire saliver tous les constructeurs occidentaux.

Le marché indien demande pourtant des efforts : d’abord sur la conception des modèles : le pouvoir d’achat reste faible, et les routes sont redoutablement mauvaises. Il faut donc vendre solide et pas trop cher, ou ne viser que les riches Indiens. Ensuite, c’est un marché protectionniste : les taxes à l’importation sont si lourdes, qu’il faut produire sur place. Pour résoudre ces deux difficultés, PSA s’est trouvé un allié local, le puissant groupe CK Birla, qui est entre autre, producteurs de pièces automobiles et fabrique déjà des voitures en accord avec le Japonais Mitsubishi, nouvelle filiale de Renault par ailleurs.
 
"La course au volume est révolue"

Avec cet accord, PSA et Birla vont créer deux sociétés communes : une pour faire des moteurs, une pour faire des voitures. Ils mettront en commun l’usine Birla/Hindoustan de Chennai qui produit déjà pièces et voitures. Cette usine commencera par produire des moteurs Peugeot, puis passera à la construction et la vente de voitures, d’ici 2020 en visant 100.000 ventes annuelles.

Birla et PSA n’ont pas  encore choisi quels modèles, ni quelle marque de PSA sera mise en avant. Ils ont trois choix possibles : parier sur le bon marché - ce sera Citroën - parier sur des modèles pour la classe moyenne type SUV - ce sera Peugeot -, ou viser le haut de gamme, et ce sera DS. Carlos Tavares, le PDG du groupe, n’exclue aucun choix pour le moment, mais il ne vise pas, comme Renault, les grosses ventes :

"La course au volume appartient à un âge révolu. On ne cherche pas les volumes les plus importants mais les profits les plus importants", dit-il.

La première année, l’usine ne fabriquera d’ailleurs qu’une dizaine de milliers de voitures et elle s’agrandira si le succès et les profits sont au rendez-vous.

"Vous êtes les bienvenus"

PSA va investir 100 millions d’euros dans l’aventure. Ce n’est donc pas un investissement majeur pour le groupe en termes financiers, même si l’Inde est bien, elle, un de ses quatre axes majeurs de développement pour l’avenir, (avec la Chine, L’Europe, et l’Amérique du Nord) et qu’il est donc hors de question pour Tavares de rater ce marché, qu’il avait inscrit en rouge dans son plan "push to pass" l’an dernier. La famille Birla n’a pas encore prévu, pour le moment, de devenir actionnaire du groupe PSA - comme l’est l’allié chinois Dongfeng - mais Carlos Tavares lui a lancé une invitation : "Vous êtes les bienvenus."

Prochaine étape pour PSA : s’implanter en Amérique du Nord... Et là, il faudra respecter  la nouvelle doctrine de l’administration Trump, qui n’ouvrira ses portes qu’à des constructeurs investissant sur son territoire.



        

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