TEMPLE DE BOIS ROUGE : LE SILENCE N’EST PLUS UNE OPTION

Depuis plusieurs années, le temple de Bois Rouge suscite des interrogations silencieuses parmi une partie de ses fidèles. Des questions qui ne relèvent ni de la polémique facile ni de la provocation, mais d’un profond attachement à un lieu chargé d’histoire, de foi et de transmission.
Cette tribune est écrite par des fidèles de longue date, témoins de l’évolution du temple, depuis l’ancien site jusqu’à aujourd’hui. Elle est partagée anonymement, non par peur, mais parce que l’expression libre est devenue délicate dans un espace qui devrait pourtant accueillir toutes les voix avec respect.
Il ne s’agit pas d’attaquer, mais de témoigner.
Pas de diviser, mais de rappeler l’esprit originel d’un temple collectif, hérité de nos anciens et destiné à toute une communauté.


Nous souhaitons écrire aujourd’hui en tant que fidèles de longue date, témoins d’une époque aujourd’hui révolue. Nous le faisons anonymement, non par peur, mais parce qu’au temple de Bois Rouge, parler librement expose malheureusement à des représailles.

Il fut un temps où ce temple respirait la simplicité, la foi et l’unité. Un temps où les anciens guidaient les jeunes, où l’on jouait pieds nus sur la terre du camp, où le lieu appartenait réellement à la communauté. Ce temple représentait l’héritage laissé par nos ancêtres : un refuge spirituel, un espace sacré. Aujourd’hui, ce temple est une véritable bombe à retardement.

« Le temple s’est transformé en un cercle fermé »

Les années ont passé, et le changement a été brutal. Certains responsables ont pris le contrôle du lieu au point qu’il ne reflète plus l’esprit de la déesse ni celui des anciens. Des conflits internes, des divisions et des luttes d’influence se sont installés. Des décisions arbitraires ont été prises, parfois au détriment des fidèles.

Le temple s’est transformé en un cercle fermé. Un privilège pour quelques-uns. Un oubli pour les autres.
Certains fidèles sont ignorés, d’autres privilégiés. Il ne suffit plus de venir avec son cœur : il faut appartenir à “la bonne famille” pour être reconnu, participer ou même simplement être respecté. Les traditions ont été modifiées, parfois vidées de leur sens.

« Si nous ouvrons la bouche, nous sommes bannis du temple »

Les personnes dotées de spiritualité ont été mises à l’écart sous prétexte de “désordre”, alors que le temple est un lieu dédié aux ancêtres et aux esprits. Pendant les grandes fêtes, certaines activités et certains espaces sont monopolisés par les proches de la direction. Des règles apparaissent selon les intérêts de quelques-uns.

Il y a quelques années, les personnes “qui ont de l’esprit” ont été interdites de danser. Personne ne dit rien, parce que si nous ouvrons la bouche, nous sommes bannis du temple. Nous recevons de mauvais regards quand nous entrons dans le sanctuaire.

« Nous n’avons plus nos places »

Pourtant, nous avons grandi ici, depuis l’ancien temple, mais nous n’avons plus nos places. C’est tellement insupportable, mais nous sommes obligés de nous taire.
Nous ne pouvons pas viser une seule famille, car après les cérémonies ou les fêtes, ce sont par sachets de fruits, de bonbons, de viande fraîche et de barquettes de viande cuite — et j’en passe — que beaucoup de membres sortent ensemble. Même pour faire les bonbons, nous ne pouvons pas entrer dans le cercle des femmes.

« Les nouveaux sont devenus les joyaux du temple »

Bois Rouge reste le plus ancien des temples. Ceux qui ont grandi dans l’ancien temple sont mal considérés ou n’ont plus leur place, alors que les nouveaux — oui, les nouveaux — sont devenus les joyaux du temple. C’est malheureux de nous voir rejetés, nous qui avons été les fidèles, ceux qui ont vu grandir les deux temples.
Nous venons sur terre dans le ventre de notre mère, sans vêtements, et nous repartons pour devenir poussière. Alors, ayez un peu d’humilité, vous les nouveaux, car nous sommes les anciens de ce temple.
Qui tient le bar du temple pendant les grandes fêtes ?

Qui portent le karlon ? Alors que seul une personne qui avait l'esprit sortait le karlon des déesses ?

« Où va l’argent du temple ? »

Nous nous souvenons encore de l’après-midi du 4 janvier : à cette époque, tout était transparent. Le montant des dons était annoncé publiquement au micro.

Aujourd’hui, ces annonces sont faites en catimini, uniquement par les responsables actuels.
Et une question revient sans cesse : où va l’argent du temple ? 

Les fidèles contribuent, les entrepreneurs financent, mais le silence devient obligatoire : parler, c’est risquer d’être banni.

Le 7 décembre 2025, lors de la fête Goulou, ce qui était une fête pour tous est devenu réservé “à la famille de…”. Mais étiez-vous présents lorsque les déesses ont été déplacées ?

« Ayez un peu de politesse, apprenez à dire bonjour »

Les mots magiques - bonjour, merci, au revoir - personne ne les dit. Ils ne vont vers personne, comme s’ils étaient des ministres ou des milliardaires.

 Ayez un peu de politesse, apprenez à dire bonjour.

« Pourquoi aucune plainte n’est déposée ? »

Pourquoi tant de silence ? Pourquoi aucune plainte n’est déposée si tout est clair ? Pourquoi aucune enquête n’est faite ?
Autre sujet : où est passé l’argent des bus du pèlerinage APCR ?
Parlons aussi de l’Indien Kamal : “L’innocent devient le coupable, pas eux.” Est-il toujours au temple, ou a-t-il “disparu” pour laisser croire qu’il est responsable ?

« Redonnons à ce temple son vrai visage »

Tant de choses se passent dans ce temple. Il faut dénoncer pour que chacun retrouve sa place. Redonnons à ce temple son vrai visage : celui laissé par nos anciens.
Arrêtez de tirer profit de ce temple.
Ce n’est pas un temple familial : c’est un temple collectif.
Et même pour devenir membre, il faut être “de la famille” pour entrer.
C’est le business du silence.


Des fidèles du temple Patélékaly




        

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