L’un des éléments les plus destructeurs pour le bonheur conjugal est ce que l’on appelle les relations extraconjugales, qu’elles soient légales ou non. Lorsque de telles relations s’installent, les individus perdent souvent leur équilibre mental et, dans certains cas, peuvent même commettre des actes criminels choquants. Ce texte tente d’analyser honnêtement les combinaisons planétaires qui peuvent mener un homme ou une femme à vivre des relations extraconjugales ou à contracter des unions plurielles, qu’elles soient acceptées ou non.
Nos Shastras sont catégoriques : si dans le thème d’une femme, les 3e, 4e et 5e maisons sont toutes occupées par des planètes maléfiques, ou par des planètes en chute ou en guerre planétaire, son caractère moral peut être mis en doute. De même, si les 7e, 8e et 9e maisons (à partir de l’Ascendant ou de la Lune forte) sont toutes consécutivement occupées par des planètes maléfiques, la vie personnelle et sexuelle de la native risque d’être instable, avant et après le mariage. Toutefois, un astrologue ne doit jamais appliquer ces principes sans tenir compte des facteurs de compensation.
Saturne en maison 7, depuis l’Ascendant ou l’Ascendant du Navamsa, peut indiquer un mariage non conventionnel ou un mariage de convenance. Certains textes précisent que si cette configuration apparaît dans le thème de naissance, elle concernera le mariage principal ; si elle apparaît dans le Navamsa, elle se réfère à des relations extraconjugales ou à des liaisons après le mariage.
Vénus en Gémeaux est considérée comme une configuration néfaste pour le mariage. Si cela figure dans le thème natal, le mariage peut être troublé, difficile ou malheureux, sauf si Vénus et Mercure échangent leurs maisons. Si Vénus se trouve en Gémeaux dans le Navamsa sans aucun facteur d’annulation, cela annonce des problèmes après le mariage, voire des relations extraconjugales secrètes.
Un horoscope où le maître de l’Ascendant et celui de la maison 7 sont en guerre planétaire indique souvent un mariage perturbé, soit par une union plurielle, soit par des relations extraconjugales. Le maître de la 7e maison en maison 9 est également considéré comme une position malheureuse, surtout dans les thèmes féminins, car cela perturbe le mariage ou révèle un comportement sexuel erratique du mari. Dans certains cas, cela peut indiquer un Sapatni Yoga (présence d’une coépouse) ou un Avakalatra Yoga (absence de conjoint attitré). Saturne en maison 9, dans un signe ami ou en exaltation, est aussi jugé dangereux pour le bonheur conjugal.
Voici quelques principes issus des textes classiques, parmi des milliers d’exemples. Chez l’homme, les relations extraconjugales peuvent être classées en cinq catégories :
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Un second mariage avec le consentement de la première épouse ;
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Une relation physique avec une vierge, une divorcée ou une veuve, considérée comme épouse de fait, avec l’accord de la première femme ;
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Un second mariage motivé par l’échec du premier ou par une insatisfaction vis-à-vis de la première épouse ;
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Une liaison clandestine avec une femme (vierge, mariée, divorcée ou veuve), sans que l’épouse légitime en ait connaissance ;
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Une rupture avec l’épouse légitime, suivie d’une nouvelle relation, justifiée ou non, dans un lieu éloigné.
Chaque cas correspond à une configuration planétaire spécifique mentionnée dans les Shastras.
RETARD OU MARIAGE TARDIF
Depuis l’époque du Ramayana et du Mahabharata, le mariage en Inde est perçu comme essentiel pour s’acquitter du Pitri Rina (dette envers les ancêtres). Dans les familles royales, l’alliance primait sur la distance ou la langue. Mais au fil du temps, dans les classes moyennes, les critères comme la caste, la religion ou la langue ont restreint le champ des alliances matrimoniales.
Avec le développement économique, de nouvelles priorités sont apparues : études, carrière, emploi… Les familles sont devenues nucléaires et les jeunes préfèrent souvent s’installer avant de se marier. L’éducation, en particulier pour les filles, est devenue primordiale : elles souhaitent atteindre un certain niveau avant d’envisager le mariage. Cela repousse donc l’âge du mariage.
Autrefois, on se mariait entre 15 et 18 ans ; aujourd’hui, c’est entre 20 et 22 ans, voire 22 à 25 ans dans les grandes villes. Ainsi, pour une femme, un mariage avant 25 ans est considéré comme "dans les temps", avant cela il est précoce, après cela, tardif. Pour un homme, en raison de responsabilités familiales (comme le mariage de frères ou sœurs ou le soutien financier familial), se marier avant 28 ans est dans les temps, au-delà c’est tardif.
Même si les mariages d’enfants diminuent, beaucoup de familles ne consultent pas d’astrologue et se fient encore aux traditions. Il est donc essentiel de tenir compte du Desh (région), Kaal (temps) et Patr (contexte) pour toute prédiction. Le milieu social, l’éducation, le niveau d’emploi, et le mode de vie en milieu urbain ont modifié les critères de compatibilité. L’astrologie peut être un facteur de retard, mais pas le seul.
Shankaracharya Shri Chandrashekhar Saraswati interdisait de comparer les horoscopes après 26 ans et insistait sur la réconciliation. Accepter l’imperfection fait partie de l’astrologie hindoue. Le Dosh Samya (équilibre des défauts) peut aussi être une cause de retard.
Le Manglik Dosha est bien connu comme cause de retard, mais Saturne en maison 8, aspectant la maison 5, retarde la naissance d’enfant – et donc le mariage. Hors sociétés tribales ou occidentales, la naissance hors mariage n’est pas acceptée, d’où ce blocage.
Dans un thème, Vénus, significateur du mariage, doit être soigneusement étudiée : affligée ou encadrée par deux planètes maléfiques, elle peut entraîner des retards ou une vie conjugale peu satisfaisante.
À cela s’ajoutent des raisons économiques, sociologiques et psychologiques. Les jeunes sont parfois très (voire trop) ambitieux quant au statut social ou financier de leur futur conjoint, ce qui peut entraîner des refus multiples et donc du retard.
La dot reste un facteur : dans les familles éduquées de classe moyenne, le mariage est parfois retardé par l’incapacité à répondre à des demandes excessives de la famille du garçon. Parfois, c’est l’inverse : les jeunes veulent un conjoint bien éduqué, tandis que les parents cherchent une bonne dot.
L’ingérence parentale excessive, notamment de la part des mères, peut aussi retarder les mariages.
Enfin, un des obstacles majeurs reste le manque d’adaptation des filles à la famille du mari. Elles souhaitent souvent tout avoir selon leurs préférences, et la tolérance diminue. Le refus de vivre avec les parents du mari (traditionnellement la norme) oblige les familles à chercher un garçon vivant seul, ce qui complique et retarde encore davantage les unions.