INDE : TOUS LES TRANSPORTS EN COMMUN BIENTÔT GRATUITS POUR LES FEMMES

Ce n’est pas pour dépolluer – même s’il y en aurait besoin – mais pour protéger les Indiennes des agressions sexistes et sexuelles.


Peur sur le rail. Que les femmes se déplacent gratuitement à travers l’immense mégapole, c’est le souhait énoncé par Arvind Kejriwal, le ministre en charge de l’État de Delhi. Et ce, dès la fin de l’année. Une vraie révolution sociale puisque les habitantes sont aujourd’hui nombreuses à ne pas emprunter les transports en commun.

Pourtant le réseau est assez large, et le métro dispose de wagons réservés aux femmes. Les bus par contre sont plus rares et bondés. Dans les deux cas, les femmes tendent à les éviter. La raison invoquée : la peur.

Les Indiennes craignent les reproches, critiques et les agressions des hommes lorsqu’elles se rendent (seules) à leur travail ou à des rendez-vous. Dans les bus, elles sont aussi la cible des pervers, comme en France, mais dans des proportions bien plus grandes.

Les Indiennes qui demandent à suivre des leçons de conduite sont rembarrées par leur mari, frère, ou parent, arguant que ce n’est pas la place d’une femme.

Cette situation a des conséquences dramatiques, à commencer par un chômage féminin très fort. Alors que la capitale compte 19 millions d’habitants seulement 11,7 % des femmes de plus de 15 ans ont un travail, alors qu’elles sont 27% dans le reste du pays (majoritairement rural).

Se heurter à des barrières. À travers la gratuité du réseau, le ministre aimerait remédier à ces fléaux et garantir aux Indiennes « la sécurité, l’accessibilité et un coût de transport à portée de toutes ». Sauf que l’opposition juge la mesure populiste et racoleuse en vue des prochaines élections en 2020. Elle serait, selon les détracteurs, impossible à mettre en place (“Comment passer les portiques sans ticket ?“). Ils craignent également que les hommes épongent le surcoût.

En attendant la fin d’année pour en savoir plus, les observateurs souriront en voyant dans ces critiques évidemment masculines que la peur a déjà changé de camp.



        


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