LES CHEVEUX DANS LA CULTURE INDIENNE

En France, on paye environ 60 euros pour des extensions de cheveux naturels. Ceux en provenance d’Inde sont particulièrement prisés et réputés pour leur qualité. Ainsi le pays exporte chaque année environ 500 tonnes de cheveux indiens et est leader de ce « black diamond business ».

Mais d’où viennent tous ces cheveux, et comment les Indiennes les entretiennent-elles pour en faire l’ultime mode des stars hollywoodiennes ?


UNE TRADITION BIEN PRATIQUE

Un rite hindou consiste à donner ses cheveux en sacrifice à un ou plusieurs dieux, à l’occasion d’un pèlerinage, d’un événement particulier dans la vie de la personne ou pour espérer la réalisation de prières. Cette pratique est particulièrement présente au sud de l’Inde, surtout dans le Tamil Nadu.
 
A l’issue du rasage, les temples hindous les plus importants vendent aux enchères les cheveux à des grossistes, qui les préparent à l’exportation. C’est en effet une occasion inespérée pour les coiffeurs d’obtenir des « remy hair », c'est-à-dire une chevelure entière issue de la même tête.
On estime le chiffre d’affaire de ce business autour de 130 millions d’euros.
Si la texture soyeuse et solide du cheveu indien est en partie naturelle, il existe aussi quelques secrets des femmes indiennes pour les entretenir…

UN ENTRETIEN MINUTIEUX

Traditionnellement, les Indiennes nettoyaient leurs cheveux avec du henné. Cette plante aide à renforcer le cuir chevelu et rend les cheveux plus soyeux. Elles les séchaient ensuite à l’aide d’encens pour parfumer la chevelure.
Aujourd’hui le henné est encore utilisé, surtout le henné coloré pour la teinture des cheveux. Mais les Indiennes sont surtout réputées pour leurs masques d’huiles réguliers. En effet, une à deux fois par semaine elles appliquent une huile sur leurs cheveux qu’elles laissent reposer toute la nuit. L’huile utilisée est de l’huile d’amande douce, d’olive, de coco, d’amla ou de sésame. Cela permet de redonner sa vigueur au cheveu et de le renforcer.

Elles utilisent aussi souvent des poudres. 

McKay SavageOn connaît le henné, neutre ou coloré, que beaucoup d’occidentaux utilisent. Mais selon l’effet recherché la poudre sera différente. Ainsi, beaucoup utilisent la poudre de Kapoor Kachli. Fabriquée à partir de racines de gingembre sauvage (« spiked ginger lily ») cueilli à la main et séché, cette poudre permet d’épaissir et lisser la chevelure. C’est un parfait démêlant qui est aussi préféré par l’odeur fraîche et parfumée qu’il laisse sur les cheveux.

La poudre de Shikakaï est aussi plébiscitée par les Indiennes. Cette poudre rend les cheveux plus doux, les renforce et réduit la formation de pellicules. Elle est appelée « fruit pour cheveux » en tamoul, et est fabriquée à partir des fruits de l’arbuste acacia concinna, très commun en Asie.
 
De nombreuses autres poudres sont aussi utilisées : le Brahmi, le Maka ou l’Alma pour favoriser la pousse des cheveux et les foncer, ou encore l’Aritha pour lutter contre les cheveux gras. Mélangée à de l’eau, la poudre devient une pâte que les indiennes laissent reposer un quart d’heure avant de se l’appliquer sur les cheveux. Chaque poudre a des bienfaits spécifiques.

Comme partout, le recours aux « recettes de grand-mère » se révèle aussi très efficace et résout des problèmes bien particuliers. Ainsi, le jus de citron est utilisé en anti-pelliculaire, le yaourt et les œufs contre les cheveux secs …

Des cheveux mis en valeur au quotidien

Les traditions demeurent au quotidien. Les Indiennes portent la plupart du temps leurs cheveux attachés. En effet les cheveux détachés sont l'évocation ultime de la sensualité, c'est pourquoi la plupart des indiennes ne dénouent leurs cheveux que face à leur mari. De plus, les jeunes préfèrent les tresses qui empêchent la poussière de s'infiltrer, qui est plus pratique et qui rend supportable la chaleur du pays.
Le matin, elles ont pour coutume d'accrocher une guirlande de jasmin, qui embellit la coiffure et diffuse une odeur enivrante. Ces guirlandes se vendent très facilement dans la rue, du matin au soir. On peut les acheter en gros ou déjà tissées. Les femmes qui les vendent les fabriquent très rapidement, mais toute indienne sait comment confectionner ces guirlandes de fleur.



        

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