MARIAMMAN, LA DÉESSE MÈRE HONORÉE EN MAI À LA RÉUNION

À La Réunion, le mois de mai est un temps fort du calendrier spirituel pour des milliers de Réunionnais d'origine tamoule. Dans les temples colorés de l’île, la déesse Mariamman est honorée avec ferveur, chants, offrandes et rituels puissants. Présente dans le cœur des Malbars comme une mère protectrice, elle incarne la guérison, la fertilité, la pluie bienfaisante, et surtout, la transmission d’une foi ancestrale vivante.


Mariamman : une figure centrale de la foi malbar réunionnaise

Originaire du sud de l’Inde, Mariamman est une divinité puissante associée à la pluie, à la fertilité, à la santé, mais surtout à la protection. À La Réunion, elle est bien plus qu’une simple figure mythologique : elle est une "déesse mère". Une mère bienveillante, protectrice, qui veille sur ses enfants et à qui on adresse prières et remerciements dans les moments difficiles.

Dans la tradition malbar réunionnaise, elle incarne la foi vivante, transmise par les ancêtres engagés, arrivés au XIXe siècle depuis le Tamil Nadu. C’est souvent à elle que les familles s’en remettent en cas de maladie, de souffrance ou de difficulté, et c’est aussi pour elle que l’on fait des vœux et que l’on accomplit des marches sur le feu.

Pourquoi le mois de mai ?

Le mois de mai correspond souvent au mois de Chithirai ou Vaikasi dans le calendrier tamoul, un moment considéré comme sacré pour rendre hommage à la déesse. C’est aussi une période de transition climatique, entre chaleur et humidité, durant laquelle les fidèles demandent à Mariamman de protéger la terre, les cultures, les corps et les âmes.

Comment les Malbars célèbrent-ils Mariamman ?

Les rituels sont puissants, empreints de foi et d’émotion : La marche sur le feu (Thimithi) : après plusieurs jours de jeûne, de prières et de respect de vœux, les fidèles marchent pieds nus sur les braises ardentes en offrande à la déesse. C’est un acte d’humilité et de gratitude. Les bains rituels (Abishekam) : la statue de la déesse est lavée avec de l’eau, du lait, du miel, de l’eau de rose ou encore du curcuma. Chaque liquide a une signification spirituelle. Les processions : la déesse est portée dans les rues, souvent en grande pompe, accompagnée de musiques rituelles, de danses et de chants dévotionnels. Les offrandes : fleurs, fruits, citrons, riz, et lampes à huile sont disposés autour de la déesse pour lui montrer respect et amour. Une mémoire vivante et une transmission culturelle forte

À La Réunion, le culte de Mariamman n’est pas un folklore, c’est une foi vivante, transmise avec fierté par les anciens et vécue intensément par les jeunes générations. Il fait partie intégrante de l’identité culturelle réunionnaise, en particulier dans la communauté malbar. C’est un lien profond entre les vivants, les ancêtres et le sacré.