Le Père de la nation fête son 148ème anniversaire!

Aujourd’hui l’Inde célèbre le Gandhi Jayanati à l’occasion du 148 ème anniversaire de Gandhi. Né en 1869 dans l’Etat actuel du Gujarat, Mohandas Karamchand Gandhi, appelé aussi Mahatma Gandhi (« mahatma » signifiant « grande âme »), est un des principaux pionniers et théoriciens de la résistance par la désobéissance civile. Son investissement dans la sphère politique indienne inspira largement le mouvement d’indépendance de l’Inde.


Le monde entier connait cette figure héroïque de Gandhi, son combat.

Gandhi, le combattant qui a donné de l’espoir et du courage de se battre pour sa dignité et ses droits au peuple indien.

Gandhi, la « Grande Âme » qui s’est impliquée dans des actions pour pouvoir éradiquer l’intouchabilité du pays et aider les pauvres.

Gandhi, l’égalitariste qui a fourni de gros efforts en faveur de l’émancipation des femmes en Inde.

Gandhi, qui, enfin, voulait instaurer la fraternité entre les différentes communautés religieuses et fût victime de ses vœux.

Ses paroles, devenues des citations, nous rappellent son ultime message :

 » En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur « 

 » La démocratie devrait assurer au plus faible les mêmes opportunités qu’au plus fort « 

 » Si un homme atteint le cœur de sa propre religion, il atteint également le cœur des autres religions « 

 » Donner un verre d’eau en échange d’un verre d’eau n’est rien; la vraie grandeur consiste à rendre le bien pour le mal « 

Ce n’est qu’une toute minuscule partie de sa sagesse, mais elle révèle la grande profondeur de ses pensées et ses actions novatrices pour l’époque.

Gandhi est né dans une famille riche, influente et pieuse du Gujarat. Très jeune, il décide de quitter son pays natal pour suivre des études de droit à Londres. Au cours de sa formation académique, il participe à des associations de lutte (végétarisme), ce qu’il lui donne un premier aperçu de l’organisation d’une institution.

Son retour en Inde en 1891 n’est pas évident. L’exercice de sa profession se confronte à un certain nombre d’obstacles, notamment un conflit avec un fonctionnaire britannique. Il dénonce « l’arrogance racial » et « l’avidité de pouvoir » de ce fonctionnaire. Son retour au pays est d’une courte durée puisqu’il repart en 1893 pour l’Afrique du Sud, en tant qu’avocat d’une entreprise indienne. La confrontation à une société ségrégationniste joue un rôle essentiel dans le murissement de la pensée de Gandhi. Il reste en Afrique du Sud jusqu’en 1915.

C’est alors le début du combat pour l’indépendance du sous-continent indien. Principalement intermédiaire entre le parti Swaraj et le Congrès national indien, Gandhi reste en dehors de toutes les agitations des années 1920. Son appel en 1919 à la Satyagraha pour protester contre le Rowlatt Act fut à l’origine de nombreuses violences de la part d’indiens envers des familles britanniques. La répression fut terrible à Amritsar. Des milliers d’indiens périrent en bravant l’interdiction des rassemblements de plus de 5 personnes. Gandhi dénonça la violence présente dans les deux camps.

 Gandhi lance son premier mouvement de désobéissance civile en mars 1930 avec la très réputée marche du sel. Cette marche dura plus de 20 jours et s’étendit sur 400 km. Elle déboucha sur le Gandhi-Irwin Pact (libération des 60 000 prisonniers indiens contre la fin du mouvement de désobéissance civile).

Jusqu’en 1945, Gandhi lutte pour l’indépendance de l’Inde. Lorsque la Deuxième Guerre Mondiale éclate en 1939, il appelle à « un appui moral non violent » à l’effort de guerre britannique. Selon lui, l’Inde ne peut participer à une guerre ayant pour but la liberté démocratique, alors que cette dernière est refusée à l’Inde. Avec la guerre qui progresse, il multiplie les demandes d’indépendance et lance le mouvement Quit India, résolution visant à chasser les anglais des terres indiennes. Après deux ans d’emprisonnement et de lourdes pertes (mort par arrêt cardiaque de sa femme et de son conseiller en prison, massacre de milliers d’indiens), le mouvement finit par remplir ses objectifs.

Il joue un rôle crucial dans la transition de 1945-1947. Son combat va désormais l’amener à négocier avec la ligue musulmane dirigée par Muhammad Ali Jinnah, ligue politique très populaire dans le Pendjab, le Bengale Est et le Sind. Il s’oppose viscéralement à la scission de l’Inde en deux Etats indépendants et milite pour une union indienne, quelque soit les religions. Cependant, la partition est votée par le congrès afin d’éviter une guerre civile entre musulmans et hindous. En 1948, Gandhi fut assassiné par Nathuram Godse à New Delhi. Ce dernier, hindou nationaliste, le tenait pour responsable de la partition du pays et de son affaiblissement.

Gandhi est reconnu aujourd’hui comme le Père de la Nation en Inde. Son anniversaire est devenu une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. A notre plus grande surprise, l’anniversaire de Gandhi se célèbre très discrètement et généralement en famille. Seules les écoles organisent des rassemblements pour honorer la mémoire du père spirituel indien du XXème siècle.

On connaît tous au moins une ou deux citations de Gandhi. Celles-ci sont encore dans beaucoup de discours indiens. De l’homme politique au simple citoyen indien les préceptes de Gandhi continuent de guider les actions de ses héritiers. En Inde l’héritage de Gandhi est à la fois partout et absent. Il reste un point de référence pour les indiens mais l’évolution de l’Inde, la voie vers le capitalisme libéral emprunté par l’Inde, éclipsent les discours de Gandhi. Quelques penseurs indiens ont remis en question les prises de positions de Gandhi vis-à-vis des castes et de la partition de l’Inde. Paradoxalement Gandhi figure sur tous les billets de la roupie indienne alors qu’il s’opposait à la thésaurisation. A New Delhi la Birla House est conservée en souvenir des derniers jours de Gandhi. C’est là qu’il a vécu les quatre derniers mois de sa vie. On ne compte plus le nombre de musées à la gloire de Gandhi.