PORTRAIT DE LA SEMAINE : DOMINIQUE AMOUNY

Dominique AMOUNY est l’un des pionniers de la musique carnatique dans notre île. C’est en effet l’un des rares artistes réunionnais à s’être expatrié pendant 3 ans pour suivre des cours intensifs de musique dans le sud de l’lnde.


Originaire de Saint-Louis et né en 1975, Dominique AMOUNY est 1e benjamin d’une famille de 5 enfants. La musique indienne ne lui est pas inconnue, puisque, dès son jeune âge il assiste aux représentations de « bals tamouls » organisées par son grand-père, ainsi qu’aux prestations de ses quatre frères et de son père qui jouent et chantent des bajhans dans les temples.


 

À 17 ans, il reçoit ses premiers cours d’initiation au Mridangam durant un stage de 6 mois qu’il effectue auprès d’un des musiciens professionnels venus spécialement de Madras. Quelques années plus tard, en 1994, il obtient un rôle de figurant dans le Ballet indien << Le Ramayana >> joué à La Réunion. Là il côtoie des artistes réunionnais, mauriciens et indiens, notamment le grand voca- liste Seetharama Sharma qui joue un rôle prépondérant dans l’attirance et l’émerveillement qu’éprouve Dominique face à la musique carnatique. C’est à ce moment même que l’idée de devenir musicien professionnel lui trotte dans la tête « La musique est un art complet qui demande beaucoup d’heures de travail, que ce soit pour la théorie ou pour la pratique. Si l’on veut devenir professionnel, on ne peut pas concilier les études scolaires et les études musicales. Toutefois, si on désire faire carrière dans la musique, et qu’on ait le choix, il est d’abord préférable d’obtenir au moins son baccalauréat. Ceci afin d’avoir un filet de sécurité. »

 

Ainsi le spectacle terminé, Dominique met de côté son rêve de devenir musicien professionnel et poursuit ses études. Ceci étant, il n’abandonne pas complètement la musique.


 

Il continue de pratiquer et participe avec quelques amis initiés comme lui à des manifestations culturelles et cultuelles telles que Dipavali et le Jour de l’An tamoul.

 

En 1995, Dominique s’initie à la flûte auprès de Suresh, un Indien, venu à La Réunion à la demande de la Maison de l’Inde. Par la suite, Dominique reçoit, en cadeau, un violon du Swami de l’ashram Ramakrishna de l’Étang du G01. Seul, il commence alors à apprendre à jouer de ce nouvel instrument. Cependant, cette pratique discontinue de la musique ne le satisfait plus, et son désir d’en savoir davantage s’amplifie chaque jour. C’est ainsi, qu’en 1996, il décide de partir en Inde pour approfondir ses connaissances musicales. Il met, par conséquent, un terme à ses études entamées à la faculté des Sciences. Cette décision d’arrêter ses études pour s’investir dans la musique a d’abord suscité une certaine crainte et des réticences de la part de ses proches et, surtout de ses parents. Ensuite, Dominique parvient, avec beaucoup de difficultés, à les rassurer et à leur faire accepter l’idée que les études musicales sont des études comme n’importe quelles autres. Son voyage et sa formation sont, au début, financés par ses parents. Ce n’est que par la suite qu’il reçoit une bourse d’étude provenant du Conseil régional.


 

Arrivé en Inde, il s’inscrit à l’école privée « Kalapeetham » dirigée par Seetharama Sharma pour des cours de chant, et parallèlement, il rejoint le Tamil Nâdu Music College. Pendant 3 ans. il suit des cours de violon comme discipline principale et des cours de chant en option avec une moyenne de 6 heures par jour et cela 5 jours par semaine, sans compter les heures de pratiques personnelles.

 

Sur place, il bénéficie à la fois de l’expérience de MS. Ananthamman. Un grand maître en violon camatique et de l’expérience de Sikkil fille de l’illustre flûtiste « les Sikkil sisters », qui lui apprend certaines techniques de flûte.

 

Cette formation intensive de 3 années aboutit à l’obtention, par Dominique, du « Sangeetha Vidwa » (un diplôme pour celui qui maîtrise la musique).

 

L’objectif de Dominique est de faire découvrir la musique carnatique aux Réunionnais. C’est pourquoi, dès son retour dans l’île en 1999, il ouvre un Institut de musique. L’inauguration de l’école, nommée Naada (son plaisant), s’est faite lors de la Sarasvati pouja en octobre 1999 à l’ashram du Port. Actuellement, Dominique est le seul professeur de l’Institut. Il y enseigne le violon, la flûte, le mridangam, et la théorie de la musique carnatique. Il a environ quinze élèves et enseigne dans divers endroits de l’île.

 

Si vous êtes intéressés par des cours, il est possible de contacter Dominique AMOUNY au 0262 26 00 28 ou 0262 60 48 98.

Issu Sangam N°17. 


PORTRAIT DE LA SEMAINE : DOMINIQUE AMOUNY



        

Nouveau commentaire :


Facebook
Instagram
YouTube Channel